20 STORIES OF CIRCOSTRADA - CELEBRATING THE 20TH ANNIVERSARY OF THE NETWORK: Mapping Mexico

CEDACIRC a rejoint le réseau en 2022 seulement, mais je suis les activités de Circostrada depuis plusieurs années. J’ai suivi une formation d’artiste de cirque à l’Académie Fratellini de Paris, et à l’époque où nous étions étudiant·e·s, nous utilisions déjà la carte du site de Circostrada pour faire des recherches et trouver des festivals et des espaces de résidence. Même si je suis sûre que nous aurions pu explorer cette carte encore davantage, j’ai toujours gardé en mémoire le réseau Circostrada. Après avoir travaillé en France et fait des tournées dans le monde entier en tant qu’artiste, je suis finalement retournée au Mexique pour monter une organisation dédiée à la promotion de spectacles de cirque créés par des artistes mexicain·e·s et latino-américain·e·s. Début 2020, Circostrada m’a contactée pour obtenir des informations sur les projets proposés au Mexique, car le réseau prévoyait de s’y rendre dans le cadre de son programme de voyages de recherche. Je leur ai suggéré d’organiser le voyage autour du festival Periplo de Guadalajara, qui me paraissait être l’événement idéal pour cela. Mais, comme nous le savons tous, la pandémie est arrivée, le voyage a donc eu lieu virtuellement. L’idée était de le convertir en une série de vidéos, de podcasts et d’articles qui seraient publiés sur le site de Circostrada pendant une période de cinq jours — mais pour ce faire, nous devions d’abord créer le contenu et cartographier les projets proposés à travers le pays. Je pense que ce processus de cartographie a eu une grande importance pour la communauté mexicaine. Nous avons recensé environ 400 organisations différentes dédiées aux arts du cirque, puis en avons sélectionné une trentaine à Guadalajara, Monterrey et Mexico, avant de concevoir une belle base de données rassemblant les activités se déroulant au Mexique. Moi-même, j’ai rencontré beaucoup de groupes et de personnes que je ne connaissais pas. J’ai redécouvert mon pays. Nous avons filmé quelques vidéos, une à Guadalajara, une à Monterrey et une à Mexico, pour essayer de présenter un panorama du cirque au Mexique. Nous avons également cherché à capter les sons du Mexique, nous avons donc enregistré quelques podcasts pour exprimer la diversité du Mexique et de ses traditions culturelles. Tout en documentant les activités de nos communautés, nous tissions des liens entre elles pour former un réseau. Une fois le voyage en ligne terminé, j’ai compris qu’il fallait s’appuyer sur ces réseaux et les rendre plus forts. Nous avons lancé un programme baptisé «Hablemos de circo » pour favoriser le dialogue et la réflexion au sein de ce secteur. Lors de nos premières réunions, nous étions huit, puis dix, et rapidement nous avons accueilli 80 à 100 personnes. Nous étions encore en période de pandémie et même si tout le monde devait rester à la maison, les participant·e·s avaient beaucoup de choses à dire. J’ai également lancé un nouveau projet, «Cartografía de circo », pour réunir une communauté plus large en Amérique latine, en collaboration avec Leandro Mendoza de Ciclicus, en Espagne. Après avoir réalisé la cartographie du Mexique avec Circostrada, il m’a semblé évident que nous devions aussi concevoir une carte virtuelle pour l’ensemble de l’Amérique latine. Au Mexique, tout le monde veut aller faire des tournées en Europe, mais cela coûte très cher. L’idée consistait donc à encourager la création d’un réseau de représentation en Amérique latine. En organisant davantage de tournées dans notre propre région, en voyageant par voie terrestre, alors il était possible créer un autre type de mobilité et d’échange entre les artistes latino-américain·e·s, avant de nouer des liens avec l’Europe. Au bout d’un an, nous avons ajouté l’Espagne et le Portugal à la carte, faisant ainsi de Cartografía de circo la seule ressource qui englobe l’espace ibéro-américain. Aujourd’hui, elle recense près de 200 projets. Le voyage de recherche de Circostrada au Mexique a été la source d’inspiration de cette initiative. Désormais, mon intention en tant que membre du réseau est de donner de la visibilité à ces nouveaux projets et à toutes les personnes qui travaillent dans les arts du cirque, au Mexique et dans l’ensemble de l’Amérique latine.